La Tâche vie: Depuis Cuba, préserver l’humanité

La Havane, 5 avril – En raison de sa condition de pays insulaire et de sa position géographique, Cuba est vulnérable à l’impact des phénomènes météorologiques, dont l’intensité et la fréquence ont augmenté ces dernières années.

Face à cette réalité – et en conformité avec la politique de protection de l’environnement menée par le gouvernement comme l’une de ses priorités stratégiques – le Plan de l’État de lutte contre le changement climatique, connu sous le nom de « Tarea Vida » (Tâche vie), a été adopté en 2017.

Des actions concrètes telles que le reboisement, la création de barrières naturelles pour atténuer les effets de la salinisation, ainsi que la protection de la flore et de la faune (qui bénéficient depuis longtemps d’un soutien gouvernemental prioritaire) témoignent de ce qui peut être fait pour préserver l’environnement. Mais, au-delà de l’aspect tangible, il existe encore une faible perception des risques et de la vulnérabilité de la part de la population.

Les ministères, organismes et institutions de l’État se sont fixés des objectifs spécifiques directement liés à la Tâche vie, visant à contrer les dommages dans les zones côtières, lesquels s’appuient sur une base scientifique multidisciplinaire.

« Dans le programme « Tâche vie » figure la No 10, qui revient au ministère de l’Éducation. Il s’agit de donner la priorité aux mesures et actions visant à améliorer la perception du risque, à accroître le niveau de connaissance et le degré de participation de l’ensemble de la population à l’effort de lutte contre le changement climatique, ainsi qu’à la promotion de la culture de la gestion et de la préservation de l’eau », explique le

Dr Orestes Valdés Valdés, spécialiste en éducation environnementale à la Direction des sciences et de la technologie du ministère de l’Éducation (Mined).

« C’est dans le cadre de cette tâche No 10 que s’inscrivent les actions du ministère de l’Éducation. Les études menées par le ministère de la Science, de la Technologie et de l’Environnement, en collaboration avec d’autres institutions, font état de la faible perception du risque au sein de la société et parmi la population cubaine en générale sur ces questions », a-t-il affirmé.

Parler et agir en termes d’adaptation, d’atténuation des risques et de résilience est un moyen d’éduquer et de préparer les institutions et les citoyens à faire face aux événements naturels extrêmes, qui étaient à peine visibles il y a quelques décennies.

Depuis 1997, notre ministère s’est doté d’une stratégie d’éducation environnementale dont l’objectif est que tout ce qui a trait à la protection de l’environnement et au travail éducatif soit lié à l’enseignement, sans qu’il soit nécessaire de créer une autre discipline.

« Afin d’y parvenir sans avoir besoin de créer une autre matière, un deuxième objectif doit être atteint : la formation de l’enseignant à travers un travail méthodologique, afin de promouvoir des stratégies de communication, de formation et d’éducation environnementale tant au niveau des écoles primaires, écoles secondaires, des collèges que des écoles pédagogiques, qui forment elles aussi des enseignants », a souligné le Dr Valdés.

Le travail des cercles d’intérêt et des sociétés scientifiques sur les questions liées à la protection de l’environnement, à la pollution de l’eau, des sols et de l’atmosphère, à la déforestation, ainsi qu’à la protection de la flore et de la faune et à la préservation de la biodiversité, visent à créer chez les élèves un comportement en harmonie avec la nature. Mais à l’heure actuelle, l’action du secteur de l’éducation va beaucoup plus loin.

« Aujourd’hui, le ministère de l’Éducation, en collaboration avec les directions provinciales et municipales, mène une enquête auprès des établissements d’enseignement situés jusqu’à un kilomètre de la côte », a expliqué le spécialiste en éducation environnementale.

« Nous réalisons cet inventaire pour informer l’État et pouvoir mettre en œuvre un projet de microlocalisation avec ces institutions, car dans ce cas précis il s’impose d’appliquer des mesures d’adaptation.

« Il s’agit d’un travail à long terme. Nous voulons que les enseignants, les enseignants et les écoliers comprennent ce qu’est le changement climatique, qu’il existe, qu’il est objectif, réel ; nous voulons que cette réalité soit connue de tous dans une école, que tout le monde soit pleinement conscient des risques et puisse optimiser sa capacité à évaluer et à réduire les vulnérabilités », a-t-il souligné.

DANS LES UNIVERSITÉS

La formation des universitaires comporte également une préparation aux aspects liés à la réduction des risques de catastrophe.

À travers une approche intégrale, la problématique environnementale dans les universités comporte l’analyse de facteurs tels que la disponibilité en eau, la destruction des écosystèmes, la perte de la biodiversité, la dégradation des sols, la pollution et la disparition des espaces forestiers, ainsi que tous les éléments indispensables pour bien comprendre les causes et les conséquences du changement climatique.

Le document « Tarea Vida : por y desde Cuba, ¡preservando la Humanidad! » (La Tâche vie : pour Cuba et depuis Cuba, préserver l’humanité ! ), dont l’objectif est d’introduire l’Éducation environnementale pour le développement durable dans le programme E des carrières universitaires, souligne : « (…) l’engagement des universités cubaines à respecter le Plan de l’État de lutte contre le changement climatique est vital ».

Étroitement liée au programme de l’État cubain, aux Objectifs de développement durable et à l’Agenda 2030, l’éducation environnementale est appelée à modifier radicalement notre rapport à la nature et à nous sensibiliser au respect et à la préservation de la nature, d’où la nécessité de traiter ces questions dès le premier cycle universitaire.

À l’heure actuelle, les universités cubaines, avec le concours des établissements relevant du ministère de l’Éducation, travaillent à la conceptualisation du contenu environnemental dans les domaines de formation, les plans et les programmes d’études, conformément aux orientations de la Stratégie nationale pour l’environnement, au Programme national d’éducation environnementale 2016-2020 et à la Tâche vie.

Faisant référence à la stratégie environnementale, la master en sciences Hilda Ruiz, conseillère à la Direction de formation professionnelle du ministère de l’Éducation supérieure, a indiqué :

« Le programme national de lutte contre le changement climatique a révélé la nécessité de revoir et d’adapter le contenu de la stratégie des programmes des carrières en fonction des problèmes environnementaux détectés dans les domaines économique et social de notre pays. À cette fin, le Département de formation de professionnels du ministère de l’Enseignement supérieur a donné des instructions méthodologiques aux universités. »

Une stratégie de formation est élaborée afin de garantir que les futurs professionnels puissent proposer, sur une base scientifique et responsable, des solutions aux problèmes environnementaux anthropiques (impact humain sur l’environnement).

« La formation environnementale que reçoivent les étudiants dans le cadre du programme d’études peut être complétée par les travaux de recherche que certains d’entre eux mènent dans le cadre de leurs activités extra-universitaires sous la direction d’un professeur tuteur et des activités d’extension universitaire qui sont prévues dans leur formation et à l’université », a affirmé Ruiz.

Même si les résultats de la Tâche Vie ne seront visibles qu’à long terme, les établissements d’enseignement s’efforcent déjà d’apporter une meilleure compréhension de ces questions aux étudiants d’aujourd’hui. C’est une bonne façon d’aborder un problème qui, s’il n’est pas résolu, mettrait notre avenir en jeu.

POINT DIX DE LA TÂCHE VIE

-Donner la priorité aux mesures et aux actions visant à élever la perception du risque et à accroître le niveau de connaissance et le degré de participation de l’ensemble de la population dans la lutte contre le changement climatique et à une culture qui favorise les économies d’eau. (Source : EcuRed)

STRATÉGIE ENVIRONNEMENTALE NATIONALE

-En 1997, le gouvernement cubain a approuvé la Stratégie environnementale nationale (SEN). En tant que document directeur de la politique environnementale du pays, la SEN est un outil qui contribue à renforcer le concept de développement économique et social durable inscrit dans la Constitution de la République de Cuba. Le document a été mis à jour dans les cycles 2007-2010, 2011-2015 et 2016- 2020.(Sources: ministère de la Science, de la Technologie et de l’Environnement, Stratégie environnementale nationale 2011 / 2015 ; Bohemia)

PROGRAMME NATIONAL D’ÉDUCATION ENVIRONNEMENTALE (2016 – 2020). CONTENU :

-Changement climatique. Plan de l’État de lutte contre le changement climatique (Tâche Vie)

-Gestion des risques de catastrophes

-Utilisation durable des ressources hydriques

-Utilisation durable de la diversité biologique

-Gestion durable des terres

-Lutte contre la pollution de l’environnement

-Manipulation sûre des produits chimiques et des déchets dangereux

-Consommation et production durables

-Gestion des zones côtières

-Droit et participation citoyenne

-Protection du patrimoine naturel et culturel

-Utilisation durable de l’énergie

-Économie environnementale et écologique

-Gestion des bassins hydrographiques

-Législation environnementale

-Sécurité alimentaire

L’équité sociale avec des modes de vie durables et sains (Source : Document Tarea vida: por y desde Cuba, ¡preservando la Humanidad!)

Source: RHC

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