La Distillerie central de Santo Domingo, pionnière dans l’utilisation des énergies renouvelables. Photo: Freddy Pérez Cabrera
Villa Clara, 27 juin – Derrière chaque bouteille de rhum Cubay produite à la distillerie Agustin Rodriguez Mena de cette municipalité, il y a une histoire séculaire de mélange du meilleur de la culture du rhum dans la région centrale de Cuba, ce qui fait de cette marque cubaine l’une des plus commercialisées dans le monde.
Mais parmi ses avantages – qui sont nombreux, selon les experts – et au vu des nombreux prix et reconnaissances remportés aux foires et expositions, figure le fait que ce rhum est entièrement produit à partir de l’énergie solaire.
Depuis mai 2016, profitant des particularités de la toiture de la fabrique, un parc solaire photovoltaïque y a été installé, composé d’un total de 2 752 panneaux, capables de produire plus de 900 mégawatts par an, selon Carlos Ruben Armas Diaz, directeur de la distillerie.
Pionnière dans l’utilisation du solaire à Cuba, la distillerie Agustin Rodriguez Mena base sa stratégie sur les actions visant à prévenir, atténuer et éliminer les impacts négatifs des activités industrielles sur l’environnement dans la production de rhum, a ajouté le responsable.
De l’énergie totale produite par les panneaux à partir de l’utilisation de la lumière solaire, l’usine ne consomme que 38% et livre le reste, soit 62 %, au Système électroénergétique national (SEN), ce qui représente des économies non négligeables et une meilleure efficience dans la production de rhum, a souligné Armas Diaz.
Les données fournies par le directeur confirment ce constat. Durant les quatre premiers mois de l’année, plus de 6 000 pesos ont été obtenus par le biais de la livraison de l’énergie au SEN, et plus de 175 216 pesos ont été dégagés grâce à l’énergie économisée depuis le début de cette expérience il y a presque deux ans, a précisé l’ingénieur.
Par ailleurs, cette pratique a permis d’éviter que quelque 19 142 tonnes de dioxyde de carbone ne soient libérées dans l’atmosphère et d’économiser 473 tonnes de pétrole brut, ce qui s’est traduit par une économie de 279 000 pesos et une augmentation de la puissance de transmission, selon l’explication fournie par Gustavo Otero Barroso, ingénieur électricien en charge du Parc solaire photovoltaïque.
Construit à un coût de 1,8 million d’euros, l’ouvrage devrait être amorti en 15 ans environ et ces innovations ont aussi permis de réduire le personnel d’entretien et de maintenance. À l’heure actuelle, deux personnes seulement assurent le nettoyage et le fonctionnement quotidien, a indiqué Otero Barroso.
Un autre exemple de la pertinence de cette technologie est sa fiabilité en cas de phénomènes météorologiques complexes, car elle est conçue pour résister à des vents allant jusqu’à 240 kilomètres à l’heure, ce qui a été testé pendant l’ouragan Irma, a expliqué l’ingénieur, avant d’ajouter qu’après le passage du cyclone, tous les panneaux étaient opérationnels.
Compte tenu des résultats obtenus dans la production de rhum à partir de l’utilisation d’énergies renouvelables et de la gestion correcte des déchets, ainsi que d’autres études sur la vulnérabilité et les risques sanitaires face à des événements naturels extrêmes, le Distillerie centrale de Santo Domingo a reçu le Prix provincial de l’environnement, plusieurs prix de qualité et, en 2007, le Prix international décerné par l’ONUDI aux entreprises qui se distinguent pour la promotion de productions moins polluantes.
QUELQUES PRÉCISIONS
– Le nom de la marque Cubay est d’origine araucanienne et est né de la sauvegarde de la plus proche tradition de la région, héritée notamment de la distillerie San Lino de Cienfuegos, qui produit de l’eau-de-vie, et de celle d’El Infierno, basée à Sagua la Grande, qui ont apporté à la sucrerie George Washington de Santo Domingo leur expérience et les boissons qui étaient stockées dans leurs caves.
– Selon l’explication fournie par l’ingénieur industriel Carlos Ruben Armas Diaz, directeur de la Distillerie centrale, le rhum Cubay est né en 1996, lorsque les rhums Carta Blanca et Cubay Añejo ont vu le jour, une gamme qui a continué à s’enrichir, notamment avec les rhums Carta Blanca Extra Viejo, Extra Añejo 1870, Elixir 33 et Remedios 500, entre autres.
– Réputé pour être une boisson ayant ses propres caractéristiques, très différentes de celles produites dans la région orientale, en particulier le rhum Santiago, un peu plus sucré ; et de celui produit dans l’ouest, en particulier le Havana Club, qui est plus sec, le Cubay est un rhum intermédiaire entre les deux écoles, selon Cesar Augusto Marti Marcelo, maître rhumier de la Distillerie centrale.
– Avec une production annuelle de plus de 400.000 caisses, le rhum Cubay est aujourd’hui présent dans l’ensemble du marché national et dans les principaux centres touristiques du pays, et il est commercialisé avec succès dans plusieurs pays d’Amérique centrale, des Caraïbes et d’Europe comme les Pays Bas, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie, qui a enregistré une croissance de 40% l’an dernier.
Source: Granma International
radiofloridafrances.wordpress.com 